Les métiers et la filière électricité
Traditionnellement, l'équipement électrique est un des métiers (ou corps d'état) du bâtiment. C'est naturellement un des plus récents considérant que certains (maconnerie), existent depuis la nuit des temps.
L'équipement électrique appartient au second œuvre, terme qui désigne l'ensemble de travaux et ouvrages qui ne font pas partie du gros œuvre : on y trouve l'électricité, la plomberie, l'isolation thermique ou phonique, le chauffage, la climatisation, la ventilation, l'étanchéité, les revêtements muraux et de sol... Par opposition, on entend par "gros œuvre", l'ensemble des ouvrages du bâtiment qui composent son ossature et sa stabilité.
Sur le plan de l'organisation des professions, l'équipement électrique est l'un des trois corps d'état techniques (électricité, plomberie, chauffage et climatisation). A eux trois, ils forment un sous-ensemble désigné par l'appellation équipement technique.
Un secteur en mouvement
Aujourd’hui, les applications de l’électricité sont d’usage courant dans les bâtiments, les industries, les transports...Mais elles vont encore se développer et irriguer plus en profondeur nos vies. Le secteur de l’installation électrique dans le bâtiment est au cœur de la convergence des réseaux d’énergie et de communication. Les entreprises de génie électrique répondent aux besoins d’une société de plus en plus connectée et consommatrice de technologies en proposant des offres associant infrastructures, services et maintenance.
Logements, bureaux, administrations, bâtiments d'accueil, bâtiments industriels, réseaux extérieurs, signalisation, éclairage public...Le métier d'électricien est le socle de multiples spécialités pour lesquelles les entreprises réalisent des travaux de toutes tensions.
Des installations électriques partout
L'activité traditionnelle est représentée par les réseaux de puissance (courants forts) c'est à dire l'électricité vue sous l’angle de l’énergie. On retrouve dans cette famille l'électromécanique, la régulation thermique (chauffage, climatisation, froid), la construction électrique (armoires, tableaux, pupitres, coffrets), le câblage, le contrôle et la mesure de l'énergie, etc.
L'activité autour des réseaux de communication (courants faibles) est plus récente et en pleine expansion (29% de l'activité des entreprises adhérentes à la CSEEE). C'est l'électricité vue sous l’angle de l’information qui permet d'organiser, d’automatiser et de piloter les usages d’un bâtiment ou d'une installation. C'est aussi le domaine de la domotique-immotique, de la Gestion Technique Centralisée, de la détection, programmation, du contrôle des consommations, des réseaux Voix-Données-Image, des sites informatiques, etc.
La tendance d’avenir est la conception de systèmes associant aujourd'hui courants faibles et forts. La compétence de l'électricien est donc de plus en plus souvent " plurielle ". Il n'existe d'ailleurs pas de limites d'intensité ni de tension entre les domaines des courants forts et des courants faibles.
Connecter, réguler et sécuriser les bâtiments
Aujourd’hui, l’électronique et les technologies numériques s’intègrent progressivement et durablement dans le bâtiment.
Les besoins en communication entre les équipements, les occupants et les exploitants d’un bâtiment ne cessent d’augmenter avec le développement de la communication d’entreprise et d’internet. Cette évolution se traduit par le développement des réseaux communicants (domotique, télécommunication, data centers, réseau voix-données-images) qui deviennent aussi indispensables qu’un réseau d’eau ou un réseau d’énergie électrique. Ces réseaux doivent donc être performants, évolutifs et disponibles.
Relever les enjeux énergétiques
La facture énergétique pèse aujourd’hui dans toute décision d’avenir. Les exigences de performance énergétique des bâtiments renforcent le besoin de conseil et de services adaptés. La filière électrique apporte des réponses technologiques complémentaires pour un bâti plus performant.
Des solutions d’automatismes, de mesures de consommations, d’optimisation de pilotage ou de communication à distance sont capables de générer des économies d’énergie importantes. Les entreprises de génie électrique ont un rôle prépondérant pour répondre à la prise en compte croissante des exigences environnementales dans la consommation d’énergie.
Valoriser les atouts de l'électricité
L’électricité est le vecteur énergétique le plus souple, le moins sujet aux ruptures d’approvisionnement et le plus adapté en termes de qualité et de propreté.
En ville, la mobilité électrique contribue au bien-être par la diminution drastique des pollutions et des nuisances sonores tout en réduisant la production des gaz à effet de serre. Alors que la part des énergies fossiles dans la production d’électricité diminue progressivement, les progrès constants accomplis dans le domaine du stockage de l’électricité ouvrent de nouvelles voies.
S'adapter aux nouveaux usages
Moins consommer, répondre aux enjeux de l’évolution démographique et du vieillissement de la population, adapter les villes, les routes et les logements au développement de la mobilité électrique, les enjeux d’avenir sont multiples et convergent vers un développement significatif de nouveaux usages.
Les bâtiments doivent s’équiper pour répondre aux besoins de distribution et d’efficacité énergétiques, se doter d’éléments de communication internes et externes pour assurer des services de communication numérique. Des matériels évoluent vers des fonctions domotisées et communicantes pour répondre aux besoins de confort et de services numériques. Ils participent à la "silver" économie en proposant des réponses technologiques aux besoins d’autonomie des 30 % de la population qui aura plus de 60 ans en 2025, tandis que 12 % de la population souffrira d’un handicap. L’installation électrique est un métier d’avenir et pour longtemps.
La prestation de l'entreprise
Elle se détaille en plusieurs phases :
Etude- Conception
La phase étude- conception permet à l'entreprise de déterminer un coût pour un ensemble de prestations et matériels détaillés dans le cahier des charges. Dans ce document, le maître d'ouvrage exprime son besoin en termes de fonctions, de services et de contraintes.
Réalisation
C'est la phase opérationnelle durant laquelle l'entreprise va agir sur le chantier. En environnement bâtiment, le planning sera le plus souvent déterminé en fonction de l'intervention des autres corps d'état.
Exploitation / maintenance
La conception de systèmes flexibles, évolutifs et ouverts a accru l'importance des phases situées après la réalisation. L'entreprise est appelée de plus en plus souvent à suivre l'exploitation de l'installation à travers les actions suivantes : vérification, inspection technique et entretien, dépannage et réparation du système, modification et rénovation du système, communication, information et formation du client.
De plus en plus forte, l'activité de maintenance se décline désormais sous diverses formes : maintenance de routine, maintenance préventive ou systématique, maintenance prévisionnelle ou conditionnelle et maintenance corrective.
Qui fait quoi dans l'entreprise ?
Le monteur électricien réalise traditionnellement l'installation électrique d'un bâtiment par la mise en place du réseau de câbles qui distribue le courant et le raccordement des différents appareillages : tableaux électriques, dispositifs de sécurité, etc. Le monteur-électricien commence par prendre connaissance des plans architecturaux, des schémas de câblage, il repère sur place la disposition des lieux. Puis il travaille à l'installation proprement dite :
- réalisation des canalisations et des supports (traçage, percement des murs, scellements)
- pose des câbles
- montage de l'appareillage basse-tension : tableaux électriques, interrupteurs, prises de courant
- mise en place des équipements d'éclairage, de chauffage, de climatisation ou de force motrice
- raccordement des différents matériels
En cours d'installation, il peut réaliser des opérations d'usinage mécanique (découpe, cisaillage, perçage, soudage...) qui lui permettent de construire les supports ou les armoires électriques. Lors de la mise en service, il contrôle l'installation avant la mise sous tension, effectue les essais (mesures, tests) et les réglages.
Si les aspects traditionnels de la profession subsistent (raccordement au réseau, câblage, pose de matériel d'éclairage ou de chauffage...), les activités du monteur-électricien s'appliquent désormais à des équipements très variés :
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dans les logements et les bureaux, il effectue l'installation des réseaux électriques et domotiques qui assurent des fonctions de sécurité (alarme incendie, alarme anti-intrusion...) ou de gestion technique (conduite du chauffage et de la climatisation, commande automatique de l'éclairage ou de la ventilation)
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il peut également participer à l'installation de systèmes de communication (téléphonie intérieure, réseau vidéo, recherche de personnes sur site...), de surveillance (détection intrusion ou incendie) ou de signalisation (téléaffichage, distribution de l'heure)
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en milieu industriel, il met en place, raccorde et entretient les différents constituants d'un automatisme : moteur, convertisseur de courant, automate programmable (ordinateur industriel qui pilote les machines)
Le monteur-électricien est donc de plus en plus détenteur d'un ensemble de compétences qui lui permettent de connecter aussi bien des équipements courants forts (moteurs, etc.) que des systèmes courants faibles porteurs d'informations (dispositifs de contrôle/commande, sécurité, alarme, communication).
Il assure la maintenance des circuits électriques et des différents équipements, c'est à dire qu'il se charge de la localisation de la panne, de l'établissement d'un diagnostic, du remplacement de la pièce ou du composant défectueux et de la remise en état de fonctionnement.
Il agit à partir de schémas électriques ou de plans d'implantation, selon les règles de sécurité et la réglementation. Il peut également effectuer des opérations d'installation ou de modification de matériels électriques, intervenir de manière préventive en assurant un suivi et un remplacement des matériels et composants obsolètes ou en fin de vie. Il suit alors des procédures prévues par l’entreprise et son client en s’appuyant éventuellement sur un système informatique de GMAO.
Aussi il peut agir de manière corrective en intervenant en cas de panne d'équipements ou d'installations électriques. Dans ce cadre cela peut faire l'objet de périodes d’astreinte 24h sur 24. Son intervention exige des compétences pour diagnostiquer la panne et effectuer la réparation en sécurité.
Animateur d'hommes avant tout, le chef de chantier fait la liaison entre les différents corps d'état. À partir des ordres, des plans et croquis qui lui sont transmis, il assure la bonne exécution des travaux.
Le Chef de chantier organise son travail autour de trois grandes activités :
1) Préparation de chantier
Sur les plans, il repère les diverses composantes de l'installation (disjoncteurs, tableaux électriques...) et vérifie le tracé des câbles (pas de coupure, liaison avec le réseau EDF...). Sur le terrain, il s'assure que les réservations (ouvrage de maçonnerie destiné au passage des canalisations électriques) ont bien été effectuées. Il organise les approvisionnements en matériels et outillages. Il examine avec les chefs d'équipe le planning prévu (quels objectifs atteindre, dans quels délais ?) puis il répartit le travail. Lors de cette étape préparatoire, l'informatique est souvent mise à contribution pour le lancement des approvisionnements et l'établissement du calendrier des opérations par exemple.
2) Suivi de chantier
Le Chef de chantier vérifie la qualité et l'avancement des travaux, réajuste les approvisionnements et apporte aux équipes assistance et conseils.
Il peut aussi effectuer les corrections ou les modifications qui s'imposent afin de réagir très rapidement à tout événement imprévu (difficulté technique, absence de personnel...).
3) Après chantier
Une fois le chantier terminé, le Chef de chantier assiste à la vérification de l'installation électrique par un organisme de contrôle habilité. Il peut remettre à l'utilisateur différentes consignes d'exploitation et rédiger un guide d'entretien-maintenance.
Le chef d’équipe est un monteur confirmé, qui possède des compétences techniques et peut coordonner des travaux avec différents intervenants de l’entreprise.
Il organise le travail des monteurs et compagnons en atelier ou sur le chantier et veille à l'avancement des travaux et à la conformité des ouvrages dont il a la responsabilité et l'exécution. Il est capable de réaliser les travaux les plus délicats ou d'assurer de manière permanente la conduite et l'animation d'une équipe composée d'ouvriers de tous niveaux. Largement autonome, sachant s'adapter aux techniques, il peut être amené à effectuer des missions de représentation auprès de tiers.
C’est l’interlocuteur privilégié du maître d'œuvre qui coordonne les travaux des différents métiers qu'il dirige, planifie et contrôle sur le chantier. Sa fonction est polyvalente et demande un vif esprit d'organisation.
Pilote et organisateur de l'intervention de l'entreprise sur le chantier, il assure l'interface entre les clients, le bureau d'études, les achats, les autres intervenants présents sur le chantier et les équipes de monteurs. Il définit les modes opératoires et le planning du chantier et fait en sorte que les équipes possèdent les éléments nécessaires à la bonne marche de l'opération.
Il est le garant du bon déroulement des travaux sur le plan de l'exploitation, des délais et de la qualité. Il assure un suivi administratif, contractuel, technique et financier tout au long du projet.
Il est chargé du chiffrage du coût d'un projet de son examen initial 'à sa transmission au service travaux.
Il est en relation avec tous les services de l'entreprise et avec les fournisseurs. Il détermine de manière globale ou provisoire les procédés techniques, les méthodes d'organisation et le coût afin de constituer un avant-projet. Il peut intervenir également pour effectuer l'étude d'exécution, réexaminer les calculs et les méthodes et fixer les conditions de réalisation.
C'est à la fois un homme d'étude et de chantier qui dépend directement du chef d'entreprise ou du directeur d'agence. Cette fonction demande de bonnes connaissances techniques, de la gestion, le sens du commerce et des relations humaines.
Le Chargé d'affaires conduit la négociation avec le client. Il est souvent une fois le contrat signé le représentant unique de l'entreprise vis-à-vis du client, des fournisseurs et des sous-traitants et l'ensemble des services de l'entreprise qu'il anime en véritable chef d'orchestre. Il intervient en amont de l’affaire avec les techniciens d’études de prix et d’études techniques, puis pendant la réalisation avec les Conducteurs de travaux et les chefs de chantier et des sous-traitants de l’entreprise.
Il coordonne également l’activité de tous les intervenants qui jouent un rôle dans le projet, juristes, préventeur sécurité, gestionnaires... Il peut aussi intervenir à l’exploitation de l’installation réalisée en proposant des contrats de maintenance et de performance énergétique.
Les verbes du métier
Câbler, isoler, sertir, souder...
Les indispensables
Disjoncteur, fusible, interrupteur..
La route de l'électricité
Conduit, gaine technique, goulotte...
Sources, champs, énergie
Champ électrique, magnétique, charge, potentiel, tension...
Les mesures
Ampère, hertz, ohm, volt...
Les machines électriques
Moteur, générateur, transformateur...
De l'électricité à l'électronique
Circuit intégré (ou processeur), composants...
L'éclairage
Flux lumineux, luminance, lux...
Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger un lexique technique de termes français et un autre lexique listant les mots en anglais souvent lisibles dans les modes d'emploi et documents techniques.